Photographies

Ce n’est pas tout à fait vrai, car un paysage fondu dans les brumes aurait tendance à voir ses couleurs diluées, voir complétement estompées. Les avancées technologiques permettent de restituer des nuances de couleurs jusque là inégalées. Plusieurs millions de couleurs sont à présents disponibles, d’où une richesse dans la palette qui vous est restituée par le fidèle capteur du boitier photographique. Le noir et blanc trouve ici justement toute sa place sublimé par la technique.

Alors pourquoi réaliser des images en noir et blanc ?

Bonne question, et la réponse n’est pas si simple : pour la beauté du résultat, pour la compréhension de l’image, pour revenir aux origines, pour affuter son regard…

La pratique de la photographie demande un sens de l’observation bien développé. Sentir le cadrage, l’atmosphère d’une scène, mesurer son impact et imaginer son rendu font parties du processus de création.

Ne pas vérifier le résultat sur l’écran LCD du boitier peut-être une expérience enrichissante. Mais l’aide qu’apporte ce contrôle n’est pas négligeable : apprécier immédiatement la prise de vue, corriger les erreurs ou ajouter un cadrage différent. Pour les réglages, les paramètres de l’image sous un format de fichiers RAW, sont modifiables à volonté. L’enregistrement sur la carte mémoire n’est pas compressé : pas de diminution de la qualité de l’image et surtout conservation des données brutes.

Pour le travail en post-production cette option est obligatoire.

La photo en noir et blanc née d’un visuel en couleur que l’opérateur doit appréhender pour restituer une image finale qui sera exprimée dans une gamme monochromatique.

Une sacrée gymnastique de l’esprit pour visualiser le résultat de la conversion en noir et blanc d’une image en couleur. Faire passer l’émotion au travers d’une image qui est épurée dans sa gamme chromatique rend l’exercice plus compliqué. Les messages que véhiculent les couleurs ont disparu derrière des nuances de gris allant du noir profond au blanc pur : cette simplification de la lecture recentre le sujet.

La réussite d’images en noir et blanc passe donc par une bonne prise de vue en couleur. Toutes les nuances de couleurs vont se transformer en gammes de gris sous l’action d’un simple script Photoshop. Dans la suite CS5, le menu Image ouvre un réglage Noir et Blanc entièrement paramétrable donnant de très bons résultats. (Une multitude de programmes permettent de convertir n’importe quelles images couleur en N&B. Pour ma part j’use et j’abuse du logiciel Adobe qui est une référence en matière de retouche d’image.)

La partie traitement est une étape importante et surtout devenue incontournable pour une production de qualité. Le numérique apporte une différence notable face à l’argentique : la possibilité de peaufiner tous les réglages à volonté sans destruction des données. La encore les calques de photoshop font des merveilles et autorisent toutes les expérimentations possibles. Les traitements en labo, autrefois inaccessibles aux amateurs, sont aujourd’hui à la portée de tous, excepté la chimie, qu’il est préférable de laisser aux labos pros (pour des raisons de coûts évidents).

La finalité est une reproduction papier. Le support qui accueille le tirage fait varier le rendu : papier baryté, papier spécial, toile, alu dibond vont dévoiler de nouveaux résultats.

La pratique de la photographie obéit à des codes. Les premiers photographes se sont inspirés de la peinture pour réaliser leurs clichés. Le cadrage, la composition, la lumière répondent à ces canons qui définissent le genre. Le numérique et la puissance de calcul de nos machines ouvrent des horizons nouveaux en matière de création.

Le choix du noir et blanc s’est imposé dans mon travail photographique pour toutes ces raisons et considérations artistiques.